mercredi 23 mai 2012

Men In Black III

Réalisé par Barry Sonnenfeld - Avec Will Smith, Josh Brolin, Tommy Lee Jones, Emma Thompson, Jemaine Clement, Michael Stuhlbarg – Etats Unis – 1h43

Men in black fut la belle surprise de l’été 1996. Barry Sonnenfeld trouvait l’équilibre parfait entre dérision et science fiction. Le duo Tommy Lee Jones/ Will Smith donnait un coup de jeune aux numéros du clown blanc et de l’auguste, des effets spéciaux impressionnants nous permettaient de découvrir une galerie d’extra terrestre aussi originaux qu’amusants.
Aucune des deux suites n’aura donc été à la hauteur et on aura bien du mal à parler de trilogie vu l’écart entre l’original et les deux séquelles.

Men in Black 3 n’est pas aussi raté que le deuxième opus, film bâclé, que personne ne voulait faire et qui débouchait sur une véritable arnaque.
Cette fois le scénario justifierait presque l’entreprise : un affreux E.T décide de remonter dans le temps, d’éliminer l’agent K (Tommy Lee Jones) avant qu’il l’élimine. L’Agent J (Will Smith) part donc en 1969 pour sauver la mise de son futur partenaire.
La première partie du film est assez réussie : l’évasion d’un terrible monstre ou la visite dans un restaurant chinois à la carte pleine de surprise, le film semble retrouver le rythme du premier chapitre.
La bonne surprise c’est la présence d’Emma Thompson, grande dame du cinéma, dans un joli moment de dérision dont raffolent les acteurs shakespeariens.
Hélas, passées les scènes d’exposition, il faut passer aux choses sérieuses : le voyage dans le temps, c’est là que les choses se gâtent, surtout pour le spectateur.
Si l’on excepte un gag récurrent : Will Smith débarquant à une époque où les noirs sont suspects…surtout en costume, le film sombre dans l’ennui puis dans la niaiserie absolue.
Will Smith fait son numéro en vain, un personnage d’extra terrestre sympathique englue le scénario dans de la guimauve, une inutile poursuite en moto futuriste symbolise le manque d’inventivité de la mise en scène.
Barry Sonnenfeld que l’on appréciait pour son mauvais esprit hérité de son travail de directeur de la photo auprès des frères Coen semble expédier les affaires courantes.
Si Men In Black n’a jamais été un film subversif, il y régnait une atmosphère gentiment iconoclaste totalement absente de Men In Black II et III.
La présence d’Ethan Coen au générique du film, crédité comme scénariste, reste un mystère. Le scénario est bancal, on a rarement vu le thème du voyage dans le temps si mal exploité, pour ne pas dire expédié en quelques séquences sans grand intérêt.
Les petites trouvailles visuelles qui faisaient la richesse du premier sont resservies sans conviction (l’écran aux « extra terrestre sous surveillance ») et n’apportent strictement rien de neuf qui rendrait ce troisième épisode singulier.
Quand à la scène finale, le climax de toutes superproductions qui se respectent tourne au téléfilm : filmé mollement, sans idées.
Le film finit dans un magma de bons sentiments, une « révélation » dont on se serait bien passé.
Pas grand chose à sauver donc, si ce n’est le jeu de Josh Brolin : interprétant l’agent K jeune, Brolin se livre à une réjouissante et parfaite imitation de Tommy Lee Jones, retrouvant le débit de l’acteur Texan et se réappropriant son jeu laconique.
Le « ok » du jeune agent K acceptant de croire, sans rien y trouver à redire, le récit improbable de Will Smith racontant le but de son voyage dans le temps, suffirait presque à justifier cette suite.
Presque…

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