mercredi 9 janvier 2008

Garage

Réalisé par : Lenny AbrahamsonAvec : Pat Shortt, Conor Ryan, Anne-Marie Duff Irlande, 1H30---------------------------

Très remarqué lors de son passage à Cannes, "Garage" donne des nouvelles du cinéma Irlandais, et disons le tout de suite, elles sont plutôt bonnes. Lenny Abrahamson sait raconter simplement l'histoire compliquée d'un homme simple.
Josie, gros bonhomme lourdaud au QI limité, tient la station service d'un village de la campagne Irlandaise. Sa naïveté touche ou agace, son patron profite de lui et son intelligence semble en parfaite harmonie avec le rythme de vie locale. Sympathique jusqu'à en être énervant, considéré comme un meuble du village, Josie est un homme seul, cherchant maladroitement à se raccrocher aux autres : des piliers de comptoir d'un bar qui le méprisent ou l'humilient, une femme qui repousse ses avances, un cheval à qui on "interdira" même de le fréquenter et un jeune, lui aussi assez perdu, qui lui sert d'aide au garage. Jamais détesté, même plutôt aimé, Josie n'est accepté nul part. Si le village semble vivre loin du monde, Josie vit en périphérie du monde, découvre la sexualité par des cassettes pornos abjectes et ridicules.

Lenny Abrahmson a eu la bonne idée de choisir une star de la comédie Irlandaise : Pat Shortt qui donne à Josie son corps trop lourd à accepter pour les autres et ne cherche pas à en faire un Forrest Gump porteur d'une sagesse ou d'une pureté quelconque."Garage" fait l'économie d'effets larmoyants qui auraient pollué le film. Il semble évoluer à la mesure de ce village, au risque de se perdre et de patiner au milieu du film, avant que le drame se noue insidieusement, de façon dérisoire mais fatale.La vie de Josie basculera pour une stupidité, une maladresse d'ado atardé. Son lien au monde ne tenant qu'à un mince fil, menace de se rompre.Le joli portrait d'un marginal dans un village perdu s'estompe au profit d'un récit plus grave qui était vraiment le coeur film. Mais il est trop tard...

La violence latente de "Garage" était bien présente tout au long du film, ce que le calme du paysage Irlandais et le sourire de Josie avaient jusque là caché.L'existence simple de cet homme simple n'était pas dérisoire, ce "petit" film non plus.

Jérémy Sibony

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