Réalisé par Simon Curtis – Avec Michelle Williams, Eddie Reydmane, Kenneth Branagh, Julia Ormond, Judi Dench, Emma Watson, Dominic Cooper, Dougray Scott – 1h42 – Grande Bretagne
En 1957, Marylin Monroe tournait en Angleterre « Le Prince et la danseuse » sous la direction de Laurence Olivier… Le film n’a pas laissé un grand souvenir. « My Week with Marylin » qui raconte le tournage de ce film, ne devrait pas d’avantage entrer dans l’histoire.
Marylin, sa beauté, ses caprices, sa fragilité… Le film de Simon Curtis respecte le cahier des charges de la légende.
C’est même le problème du film : jamais le réalisateur ne remet en cause la légende officielle et ce qui pourrait être un cliché du cinéma : Marylin n’était pas une actrice mais un personnage qui se contentait de traverser l’écran, touchée par la grâce.
Il suffit de voir (ou revoir) « Les désaxés » pour se convaincre de son talent de comédienne. Qu’il ait été mal exploité est un autre problème.
Heureusement, le film bénéficie du talent de Michelle Williams, excellente actrice qui parvient à nous faire croire qu’elle est Marylin, ce qui n’est pas une mince affaire (demandez à Madonna : 30 ans à vouloir être Marylin mais toujours strip teaseuse.
L’actrice incarne avec talent l’ambiguïté de la légende : icône du cinéma doutant de son propre talent.
La Marylin de Michelle Williams fait penser à la Norman Jean de « Blonde » le roman de Joyce Carol Oates, mais il y avait dans la fausse biographie une histoire de l’Amérique qui s’écrivait.
La jeune Norman Jean devenait l’icône malheureuse d’un pays machiste, dominé par des hommes qui reportaient sur l’héroïne leur propre superficialité.
Rien de tout cela dans « My Week With Marylin », juste les coulisses d’un tournage impossible et la rencontre entre Sir Olivier, acteur Shakespearien et la belle Marylin, objet de désir à qui l’on ne demande pas de jouer.
Les scènes entre Laurence Olivier, interprétées par Kenneth Branagh, (avec un naturel qui n’étonnera personne pour ceux qui connaissent l’œuvre de Branagh, entièrement placée sous la tutelle de Sir Laurence Olivier) et Miss Monroe séduisent dans un premier temps : le génie qui se rêvait star, la star qui voulait être une actrice.
Mais ces séquences se répétant et la multitude de seconds rôles talentueux (Judi Dench, Emma Watson, aux personnages presque sacrifiés) ne masquent la vacuité du film.
La belle s’amourache du jeune troisième assistant, interprété sans conviction par Eddie Reydmane, lui confie ses angoisses et ses doutes et vit avec lui un amour platonique et éphémère : le film s’enfonce dans l’eau de rose et le cliché.
« My Week with Marylin » n’est jamais déplaisant, il est simplement victime de la malédiction de Marylin Monroe : aveuglé par l’éclat de la « plus belle femme du monde », le film la regarde avec fascination et superficialité.
Jérémy Sibony
mercredi 4 avril 2012
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