mercredi 11 avril 2012

I Wish - Nos voeux secrets-

Réalisé par Hirozaku Kore Eda - Avec Koki Maeda, Ohshirô Maeda, Ryôga Hayashi,, Jô Odagari, Yui Natsukawa,Kyara Uchida - Japon - 2h08


Hirozaku Kore-Eda racontait dans « Nobody Knows » l’histoire d’enfants livrés à eux-mêmes par une mère irresponsable.
9 ans après, « I Wish » pourrait être vu comme une version édulcorée de ce film. C’est à la fois tout son intérêt, c’est aussi un peu la limite de ce film mineur dans l’œuvre du réalisateur mais attachant.
Ce plaçant une nouvelle fois à hauteur d’enfant, le cinéaste japonais montre des adultes moins irresponsables mais assez immatures. On suit donc des groupes d’enfants vivant presque indépendamment de leur parent, deux frères séparés par le divorce de leurs parents décident de se retrouver à mi-chemin de leurs deux villes pour assister au croisement de deux TGV, ce qui comme chacun sait permet de voir un de ses vœux se réaliser.
Ce que raconte Kore-Eda, ce sont les derniers moments d’innocence de gamins qui vont devenir des adultes. Filles et garçons se mélangent encore sans arrière pensées, le monde n’est pas encore jugé trop menaçant pour renoncer à l’équipée, le monde est encore assez simple pour que deux frères arrivent à faire ce que leurs parents sont incapables de mettre au point : se retrouver quelques instants.
Le réalisateur filme ces enfants dans un cadre large, où rien ne semble les menacer. Une ville de campagne presque déserte, les alentours d’un centre commercial fermé, ce sont les enfants qui donnent le mouvement du film : les plans sont fixent, Kore-Eda sait que l’énergie viendra du mouvement de ses petits acteurs qui marchent, courent, parlent, s’agitent là où les adultes sont absents ou enfermés.
Pas de niaiseries, pas de chantage émotionnel : l’enfance est filmée à travers une petite épopée, comme toujours, le cinéaste recherche la simplicité.
Parfois, la légèreté du propos et de la mise en scène lui joue des tours : le film patine lors de la préparation de l’équipée. Quelques scènes se répètent, les parents semblent si peu l’intéresser que le film perd un peu de sa fluidité dès qu’il s’attarde sur eux.
Quelques dialogues un peu trop explicatifs nuisent au propos (entre le couple de personnes âgées hébergeant les écoliers, entre la mère et la grand-mère), mais « I Wish » retrouve son rythme dès qu’il montre ce groupe de gamins vivant sans le savoir leur première expérience d’adulte.
Car aussi lumineux que soit le film, Kore-Eda nous emmène exactement là où il le voulait, l’air de rien, un parfum de nostalgie glisse vers la mélancolie.
Les derniers plans larges filmant les enfants se séparant à la fin de leur périple, une gare presque vide, le jeune héros retournant chez lui, seul, se retrouvant exactement au point de départ : l’expérience en plus.
Le monde s’ouvre à lui, en regardant les adultes du film on se doute qu’il ne sera plus très amusant.

Jeremy Sibony

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire