mercredi 18 janvier 2012

L'Amour dure trois ans

Réalisé par Frederic Beigbeder - Avec Gaspard Proust, Louise Bourgoin, Jonathan Lambert, Joey Starr, Nicolas Bedos - 1h38- France

J’aime bien Beigbeder…

J’avoue... Je le trouve drôle, sympathique, cultivé.
Son émission « Le Cercle » est la seule émission de cinéma, correcte à la télévision. Y voir Jean-Marc Lalanne des Inrocks se faire bâcher par Anne Sauvion du Parisien, par Philippe Rouyer de Positif, enfin bref, par tout le monde à longueur d’émission est un plaisir sans fin.

J’aurais dû me méfier, déjà parce que l’écrivain est sur estimé et que l’on retrouve chez le cinéaste les faiblesses de l’écrivain.
Ecrivain-dandy, dans la perpétuelle angoisse de saisir l’air du temps pour planquer les pires niaiseries et les clichés les plus insupportables derrière un cynisme opportuniste.
Parfois, l’humour et la légèreté font oublier le côté putassier de l’œuvre : de mauvais livres écrits par un mec doué…

Son passage au cinéma règle le problème : un mauvais film réalisé par un mauvais cinéaste et surtout interprété par ce que la scène germano-pratine peut faire de pire : avec en tête Gaspard Proust, le Desproges du quartier Latin.
La pire erreur de casting depuis Jar Jar Binks…
Chaque réplique semble être une torture, on cherche le prompteur avec lui, parfois il se rappelle pourquoi il est à l’écran, alors il roule des yeux.
Seul les rares apparitions de Nicolas Bedos font oublier le jeu de Gaspard Proust. Parce que oui, Beigbeder ayant décidé de remplacer les comédiens par des animateurs télé, on a aussi le droit à Nicolas Bedos, qui en 5 minutes d’apparition et deux scènes donne matière à une thèse sur le népotisme.

Si les modèles de Beigbeder sont évidemment les comédies incorrectes de Judd Apatow, il semble qu’il ait oublié un des ingrédients de base : de vrais bons comédiens, capables de nous emporter avec eux dans leur hystérie et de faire passer des gags vulgaires pour de la transgression.
Il manque aussi une mise en scène énergique, de vrais gags, mais aussi, on aurait tendance à l’oublier une morale hollywoodienne assumée.
Beigbeder traîne avec lui sa honte de réaliser une comédie romantique. Le genre est trop dénigré en France pour que le dandy écrivain l’assume, on a donc le droit à ce qu’il y a de pire : un cinéaste qui à chaque plan essaye de nous dire qu’il est plus malin que son film…

Il faudra l’écrire sur les murs de la Sorbonne : Frédéric est un dégonflé…

Jérémy Sibony

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